ELABORATION DE L’ATLAS DES ZONES COTIERES ET MARINES DE LA COTE D’IVOIRE.
KONE* Vamara, N’GUESSSAN* Benjamin, Alla* Yao Laurent
*Centre de Recherches Océanologiques
29, rue des pêcheurs BP V 18 Abidjan - Côte d’ivoire
Tel : (225) 21.35.50.14 / 21.35.58.50 - Fax : (225) 21.35.11.55
1. Introduction
L’Atlas marin Africain initié dans le cadre du projet ODINAFRICA (Ocean Data and Information Network for Africa) a été officiellement lancé le 23 Février 2007 par le bureau de la commission Océanographique Internationale (COI) et de l’échange de données Océanographiques Internationales (IODE) à Oostende en Belgique. Cet atlas marin disponible à l’adresse suivante : http://www.africanmarineatlas.net fournit des cartographies, des images, des données et informations pour la gestion des ressources côtières et marines, et des outils de planification et d’aide à la décision aux institutions administratives et agences spécialisées. Cet atlas est d’un grand bénéfice pour les institutions nationales et divers utilisateurs tels que les environnementalistes, les administrateurs locaux, les gestionnaires de parcs nationaux, la communauté scientifique, les coopératives de pêche, les touristes, les hôteliers, le grand public. Il couvre divers domaines allant de la géosphère marine, l’hydrosphère, l’atmosphère, la biosphère jusqu’à la géopolitique et les sciences socio-économiques.
En développant cet atlas, l’objectif principal a été de compiler les données géospatiales et les informations disponibles sur l’environnement marin ivoirien et les zones adjacentes afin de les synthétiser dans l’Atlas marin Africain.
Cette fiche technique présente toute la procédure utilisée pour faire afficher des données océanographiques dans le SmartAtlas à partir des différentes sources.
2. Matériels et Méthodes
Le premier type de matériel utilisé se compose d’abord des fichiers de données acquis soit en format natif compressé ou non, ESRII, texte, binaire, ascii, netcdf, ou en format GIS (grid et shapefile). Le second type de matériel est composé des différents logiciels utilisés pour prétraiter les fichiers ou pour servir d’outils d’arrière plan à l’affichage sur le SmartAtlas. Les logiciels de prétraitement des fichiers que nous avons utilisés sont : SAGA version 2.0.8 ; HDFView 2.8 ; nous avons aussi utilisé Quantum GIS (QGIS) quand cela s’avérait nécessaire. Le logiciel Notepad++, nous a servi à rédiger les scripts (codes sources). Le logiciel Mapserver a servi d’application web pour l’affichage dans le SmartAtlas.
Les fichiers de données sont téléchargés à partir de sites internet de données d’océanographie opérationnelle et/ou d’observations in situ. Ces données sont à l’échelle globale, ou définies sur une zone particulière d’étude (zone d’intérêt (AOI)). La zone d’intérêt de la Côte d’Ivoire s’étend entre 20°W-10°E de longitude et 4°S-11°N de latitude. Toutes les données obtenues sont regroupées par thématiques comme nous l’avions précisé plus haut : ATMOSPHERE, BIOSPHERE, GEOSPHERE, HYDROSPHERE, ENVIRONNEMENT HUMAIN, CARTE DE BASE. Les sites web de données sont : GADM, DIVA et WPI pour les shapefiles des contours des pays, les rails, les ports, les rivières ; régions marines, VLIZ et VLIMAR pour les shapes de ZEE (zone économique exclusive), Limites maritimes, les provinces biogéographiques, les zones de pêche de la FAO ; GEBCO pour obtenir la bathymétrie ; NGDC pour les épaisseurs des sédiments, GHHS pour les traits de cotes ; WOA09 et IRIDL pour les données de surface sur les sels nutritifs, les températures, salinités, l’oxygène, les silicates ; Ocean Colour Web (MODIS et SEAWIFS) pour les données de surface de chlorophylle « a » et de température de résolution plus fine ; NVODS et COADS pour les données météorologiques, humidité relative, température de l’air, la vitesse et la direction des vents, les précipitations ; Marine Protected Areas (MPAs) et WCMC pour des shapes des zones marines et aires protégées ; GDP pour les courants de dérive de surface ; SEDAC (GPW) pour les données de densité de population ; GCM pour les cables de communication. Pour les données locales, nous avons utilisé des fichiers téléchargés sur le site de OCHA Côte d’Ivoire et aussi obtenu auprès de certains partenaires. Ces données ont concerné les limites administratives, les plans et cours d’eau, les aires protégées nationales.
Après l’acquisition des fichiers, les shapefiles des limites administratives nationales et des pays limitrophes, des rivières, des rails, des zones marines et aires protégées ont été directement utilisés pour l’affichage. Il en est de même du géotiff de SEDAC pour les densités de population de Côte d’Ivoire. Les autres données globales au format shapefile sont au préalable ramenées aux coordonnées de notre zone de travail à partir de la fonction « cut shape layer » du module « shape-tools » du logiciel SAGA version 2.0.8.
Les fichiers de données au format texte ont été prétraités à partir de Notepad++ afin d’insérer un entête (Header). Cet entête indique le nombre de colonnes NCOLS, le nombre de lignes NROWS, les coordonnées du sommet ou du centre de la cellule inferieure gauche de la grille de points XLLCORNER, YLLCORNER ou XLLCENTER, YLLCENTER, la résolution de la grille CELLSIZE et la valeur des points vides de la grille NODATA VALUE. Cette insertion permet de générer un nouveau fichier enregistré au format ascii.
Les fichiers de données au format netcdf (level 3) ont aussi été prétraités à l’aide du logiciel HDFView afin d’obtenir un fichier texte qui est ensuite converti en fichier ascii par la procédure précédente.
Le fichier de donnée d’épaisseur de sédiment, au format E00 a été traité dans le logiciel SAGA version 2.0.8 pour le convertir en fichier GRID à partir du module Import/Export – ESRI E00. De même, les fichiers ascii précédemment crées sont convertis en fichier grid à partir de la fonction Import ESRI Arc/Info grid du module Import/export – Grid de SAGA. Finalement tous les fichiers grid crées sont convertis en fichier géotiff à l’aide de la fonction GDAL : Export Raster to GeoTIFF du module Import/Export - GDAL/OGR de SAGA.
Les fichiers shapefiles et géotiff obtenus sont alors utilisés pour l’affichage définitif sur SmartAtlas après compilation du fichier mapfile correspondant à chaque donnée par Mapserver. Le mapfile (fichier .map) est le fichier qui contient toutes les informations autorisant le programme MapServer à produire les cartes demandées. Il précise à Mapserver La manière de réaliser l’affichage cartographique, les données à afficher et la légende à appliquer. Des instructions standard pour les différents blocs ou objets ont permis de créer et enregistrer toutes les couches de toutes les données dans un seul fichier mapfile. Chaque couche comprend un bloc LAYER, un bloc METADATA et plusieurs blocs CLASS. Le nom du fichier précédent est inséré dans un autre mapfile, nommé smartatlas.map, qui est compilé par Mapserver utilisé en mode statique, pour afficher les différentes couches définies.
Après avoir installé et lancé Mapserver, et SmartAtlas, les données au format shape et géotiff sont placés dans le sous dossier « data » du dossier « smartatlas_backend » à la racine du disque de l’ordinateur. Les deux mapfiles, smartatlas.map et le fichier .map des couches de données sont placées dans le sous dossier « mapfiles » de « smartatlas_backend ».
L’affichage, des données cartographiques sur l’interface de SmartAtlas est obtenu lorsque la connexion internet est activée et l’adresse « http://localhost/smartatlas/ » est saisie dans la barre d’adresse du navigateur internet. La Figure 1 montre les différentes étapes de la prcédure de traitement des données brutes jusqu’à leur affichage dans le SmartAtlas.
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Figure 1 : Schématisation de la procédure de traitement et affichage des données cartographiques océanographiques
3. Résultats
Nous présentons ici quelques exemples d’applications des différentes thématiques et leur affichage dans le SmartAtlas.
3.1 Environnement Humain
La Figure 2 présente la zone économique de la Côte d’Ivoire et des pays de la sous-régions. Dans cette rubrique nous pouvons afficher, la densité de la population par aire géographique, le réseau routier, les infrastructures économiques telles que les ports, les hôtels, les sites touristiques, etc…
Figure 2 : Zone Economique Exclusive (ZEE) des pays du Golfe de Guinée affichée dans le SmartAtlas. Cette zone est délimitée par la partie hachurée en rose.
1.1 Hydrosphère
La Figure 3 montre la température de surface (SST, à gauche) et les courants de surface de la mer (à droite) sur la zone d’intérêt de la Côte d’Ivoire telle qu’affichée dans le SmartAtlas. A gauche des images nous voyons la catégorie à laquelle appartiennent les données et les détails de la légende de couleur.
Figure 3 : Température de surface de la mer (SST) de la zone d’intérêt de la Côte d’Ivoire affichée dans le SmartAtlas (à gauche). Cette température dérive de la WOA09 (World Ocean Atlas 2009). Courants de surface du mois de Janvier (à droite) dérivant de Global Drifter Programm (GDP).
1.1 Biosphère
La Figure 4 montre la distribution de la chlorophylle-a de surface de la mer sur la zone d’intérêt de la Côte d’Ivoire. Cette Figure illustre la manière dont les éléments de la biosphère peuvent être affichés dans le SmartAtlas. Dans cette catégorie de la biosphère, nous pouvons afficher les ressources halieutiques, les parcs nationaux, la couverture végétale, etc
Figure 4 : Moyenne mensuelle (climatologie de la concentration de chlorophylle « a ». données extraites de Ocean Colour Web (MODIS, résolution 4km).
1. Conclusion
L’Atlas des zones côtières et marine de la Côte d’Ivoire couvre différents domaines, et est un excellent outil de vulgarisation et d’aide à la décision pour les décideurs politiques, la communauté scientifique et le grand public. Cet Atlas met en relief les zones d’intense activité le long des côtes et sur le continent qui requirent une attention particulière pour les décideurs et les environnementalistes. En outre, cet atlas met en lumière les zones sensibles qui manquent d’informations et où un effort particulier doit être fait pour une gestion rationnelle des ressources. Il est également un excellent outils pour la promotion du tourisme et les activités de loisirs.